lundi 2 mars 2009

jet-lag



De retour à Paris, arrivé ce matin de Leipzig, où j'ai l'impression d'avoir tout laissé.

Je reviens à poil, un peu secoué, rien sur le dos, rien dans les mains, la tête vide, libre... Barbara a préféré rester là-bas avec les enfants, elle m'a "rendu à moi-même", selon ses propres termes. Soit... j'aurais aimé qu'elle me rende également une partie de notre compte commun. Mon atterrissage parisien me voit sans le sou (mais officiellement plein d'espoir).

"Jean-Sébastien, tu es trop gentil", m'a déclaré Wilhem; enfin, ce ne sont pas exactement les termes qu'il a employés. Wilhem, mon ami, mon roc dans la tempête, le compagnon de toujours, dont le soutien est aussi indéfectible que son appartement est noir! Je me demande quelle sorte de tanière j'aurais eu si je n'avais pas été marié tant d'années à une femme qui a une éponge greffée au bout du bras. Mais dans ce repaire de vieux bouc, par-delà les effluves de linge mal séché, je retrouve un doux parfum d'insouciance...

La nuit est en train de tomber, c'est l'heure du schnaps. Wilhem rentre seulement dans une heure. Dans son évier, il n'y a que des gros verres, si bien que je me sers tout de suite une ration de facteur. Puis je m'accoude à son balcon ridicule. A Leipzig, les balcons sont monumentaux, en pierre blanche, et les pigeons ne s'y risquent pas. 

Schweinerei! Je fais un geste pour éloigner le bestiau et mon verre valse dans l'air, avant de retomber bien vite... je me penche légèrement... sur une poussette. A peine le temps de me rencogner à l'intérieur que la mère se met à hurler. Aurais-je fini cette première journée en tuant un enfant? Pendant un long moment, je reste comme une andouille à tourner nerveusement dans le salon avant de me resservir une ration. Puis les cris s'apaisent et disparaissent, tout revient à la normale et la nuit est définitivement tombée. Plus tard, nous sortirons avec Wilhem, en attendant, je trinque avec la vitre:

Willkommen in Paris!





Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire