vendredi 6 mars 2009

ce matin, rendez-vous avec Valandier.



Cordial mais un fond méfiant. La composition de l'orchestre le gêne. Il essaye encore de me faire changer d'avis sur la scie musicale. Ca lui rappelle Belphégor... Humpff... Ce qui est fatigant dans ce métier, c'est de se faire respecter. On a vite fait de vous prendre pour un clown.

Nous nous quittons vers 10 heures. Je marche jusqu'au Luxembourg; Paris est asphyxiant, on manque d'air, et puis trop de monde, je me cogne partout. Soudain les notes coulent dans ma tête. La jonction entre les deux thèmes secondaires, que je cherche depuis des jours, s'impose, neuve, fraîche, idéale. Je continue de marcher tout en la développant, puis m'assieds pour la noter. Finalement mon exil parisien me fait du bien.

Les oiseaux piaillent dans les arbres au-dessus de ma tête, j'écris sur leur accompagnement sonore. Une voix de vieux cornet rayé tonne soudain à 50 cm de mon oreille. Un type s'est mis dans la chaise à côté de la mienne et vient de décrocher son téléphone, sans gêne:
"Je ne crois pas que cette opportunité soit si bonne, la production a baissé au dernier trimestre. Je préconise d'attendre. On va décaler l'entrevue préliminaire à la semaine prochaine."
Je me penche: "Monsieur, pourriez-vous parler moins fort?"
Il hausse les épaules et reprend: "Vous avez le rapport devant vous?"
Je suis plutôt baraqué, lui rabattre son caquet ne prendrait que quelques secondes. A la place, je respire. Puis je me lève et vais m'installer un peu plus loin.

Il ne m'a pas fallu longtemps pour que les oiseaux me vengent. A peine cinq minutes; au moment où je lève la tête, un étourneau en profite pour larguer sa fiente grosse comme un oeuf sur le crâne nu du malpoli.

Comme dit: "à trou du cul, trou du cul et demi".



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