la ferveur du public semble intacte malgré les 2 kilomètres de montée à pied dans le noir que tout le monde vient de se taper. Un concert de Yannis, ça se mérite. Pareil pour les musicos : même pas le droit de prendre un âne ! J'avais à peine réussi à en détourner un qu' on m'a fait comprendre qu'ils étaient réservés aux caisses de matériel. Il y a parfois des moments où l'on voudrait être une contrebasse.
Nous nous trouvons donc haut dans la montagne, les pins ont remplacé les oliviers, les rocs hérissent les sentiers poussiéreux, et ça pèle. "Tu comprends, nous allons dans un lieu sacré", m'explique Manolis. En attendant, pendant la pause, je cherche à boire. Malgré la flamme gigantesque qui brûle dans le fond devant une grande croix noire, l'ambiance n'a rien à voir avec un concert de Sepultura; ici c'est plutôt tournée générale de tisane. Deux mecs autour d'un chaudron en distribuent à qui veut. J'essaie de localiser les bières. Peut-être l'attroupement là-bas dans le coin ? Ah non, c'est un marchand de fromage de chèvre. C'est là que je me dis qu'il est peut-être temps de rentrer sous des cieux moins cléments mais mieux abreuvés. A ce moment, Manolis me tape sur l'épaule et me glisse une pinte de Mythos, la bière nationale. Je le regarde avec émotion et il se barre avant que j'aie eu le temps de lui faire la bise.
Puis il bat le rappel et nous reprenons. Malgré son air introverti, Yannis tient la scène comme Mick Jagger, un tabouret et un bouzouki, en plus. Souvent, son chant profond et inspiré me touche, même si je ne comprends rien au grec. Après le concert, nous redescendrons finir la nuit dans les villages puis irons voir l'aube se lever sur la mer avant de nous coucher. Là s'arrête la poésie : 15 types en train de roupiller dans un bus, on monte facilement à 300 décibels. Les ronflements, c'est comme les gosses : on supporte difficilement ceux qui ne sont pas les siens. Le chauffeur nous dit parfois que le plus difficile pour lui, ce sont les odeurs. Chacun sa croix.
De temps en temps, après les balances, je m'installe à l'orgue électronique et joue pour moi. Les paysages souvent grandioses des alentours suscitent en moi des airs nouveaux; le problème, c'est que ça ressemble de plus en plus à la BO de Zorba le Grec.. Difficile de vendre ça à mes commanditaires. D'autant plus que la retranscription dans les cafés n'arrange rien. Plus de travail et moins de distractions, les vacances touchent décidément à leur fin.
https://www.youtube.com/watch?v=VxMGyoi5N_E
Nous nous trouvons donc haut dans la montagne, les pins ont remplacé les oliviers, les rocs hérissent les sentiers poussiéreux, et ça pèle. "Tu comprends, nous allons dans un lieu sacré", m'explique Manolis. En attendant, pendant la pause, je cherche à boire. Malgré la flamme gigantesque qui brûle dans le fond devant une grande croix noire, l'ambiance n'a rien à voir avec un concert de Sepultura; ici c'est plutôt tournée générale de tisane. Deux mecs autour d'un chaudron en distribuent à qui veut. J'essaie de localiser les bières. Peut-être l'attroupement là-bas dans le coin ? Ah non, c'est un marchand de fromage de chèvre. C'est là que je me dis qu'il est peut-être temps de rentrer sous des cieux moins cléments mais mieux abreuvés. A ce moment, Manolis me tape sur l'épaule et me glisse une pinte de Mythos, la bière nationale. Je le regarde avec émotion et il se barre avant que j'aie eu le temps de lui faire la bise.
Puis il bat le rappel et nous reprenons. Malgré son air introverti, Yannis tient la scène comme Mick Jagger, un tabouret et un bouzouki, en plus. Souvent, son chant profond et inspiré me touche, même si je ne comprends rien au grec. Après le concert, nous redescendrons finir la nuit dans les villages puis irons voir l'aube se lever sur la mer avant de nous coucher. Là s'arrête la poésie : 15 types en train de roupiller dans un bus, on monte facilement à 300 décibels. Les ronflements, c'est comme les gosses : on supporte difficilement ceux qui ne sont pas les siens. Le chauffeur nous dit parfois que le plus difficile pour lui, ce sont les odeurs. Chacun sa croix.
De temps en temps, après les balances, je m'installe à l'orgue électronique et joue pour moi. Les paysages souvent grandioses des alentours suscitent en moi des airs nouveaux; le problème, c'est que ça ressemble de plus en plus à la BO de Zorba le Grec.. Difficile de vendre ça à mes commanditaires. D'autant plus que la retranscription dans les cafés n'arrange rien. Plus de travail et moins de distractions, les vacances touchent décidément à leur fin.
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